Recherche Bénévoles Atypiques
Appel : Nous recherchons des bénévoles engagés dans des actions insertions vers les jeunes en difficultés sociales et sans solution.
« Dans le cadre de la prochaine ouverture d’un lieu de vie et accueil et ses ateliers « CEP Oasis », nous recherchons des bénévoles qui souhaiteraient transmettre leurs expériences sociales et professionnelles et sportives à des jeunes de 16 à 21 ans. Le centre activités sera sur le Domaine du Château de la Bouteillerie 35270.
Origine du projet CEP et hébergement :
Il y a 2 ans (2020) un groupe d’experts ASE et PJJ et sportifs de haut niveau ont lancé le programme d’ouverture d’un centre expérimental, « un CEP Oasis » en direction des jeunes en grande vulnérabilité sociale et au risque de récidives d’actes de délinquances. Lors de l’appel à projet de Etat en juin 2022, « mise en place du Contrat jeunes », « Volet jeunes en rupture », nous avons pris conscience que ce que nous allions proposer prioritairement aux jeunes sortant de centres PJJ CER et CEF et sans solutions était une réponse des plus pertinentes à cette prise en charge des jeunes en rupture et ceux sortant de l’ASE à 18 ans. Mais aussi, ayant l’opportunité en 2023 de mettre en œuvre se programme expérimental sur le département 35, en lieu et place de la Loire Atlantique, nous devons réorganiser nos équipes, bénévoles, salariés et partenaires.
Des jeunes PJJ et des NEET, quelles similitudes et trajectoire sociale
En effet, comment ne pas voir des similitudes certaines entre les jeunes déjà repéré de la PJJ, parfois même un peu trop et ceux qui devenu « invisible » peuvent connaître les mêmes trajectoires : isolement, sans formation, sans repère, délinquance, voir même exploitation.
On les appels les NEET . D’autres difficultés communes sont aussi observées : les jeunes sans diplôme sont les plus éloignés de l’emploi. Par exemple, ils représentent un NEET sur six (16 %) . Ce profil compte 63 % d’hommes et les 15–19 ans y sont surreprésentés. Trois jeunes sur quatre n’ont pas de diplôme ou seulement le brevet des collèges et sont donc sortis précocement du système éducatif. Or, le diplôme est décisif : 57 % des NEET sans diplôme recherchent un emploi, soit 20 points de moins que les NEET titulaires d’un CAP ou BEP. De fait, 70 % des NEET de ce profil se déclarent inactifs, certains se trouvant dans le halo autour du chômage.
Mais aussi, notre société est malade, fragile, les transformations sociales actuellement en cours ont entrainé de nombreux bouleversements qui touchent en particulier ces jeunes en rupture : éclatement de la famille et de son réseau relationnel ; augmentation sensible de la pauvreté qui affecte principalement les familles monoparentales; phénomène du décrochage scolaire qui croit sans cesse; chômage qui sévit parmi les jeunes de façon disproportionnée; violence familiale; situations d’abus sexuels et de victimisation des enfants; phénomènes des gangs de la rue; problèmes reliés à la drogue, à l’alcool et à la prostitution, etc.
Des constats et des similitudes, de 1981 à aujourd’hui :
Hébergement (toit), et autres similitudes
Si 36 % des NEET « Sans diplôme éloignés de l’emploi » vivent encore chez leurs parents, une majorité vit hors du cadre familial traditionnel : ils vivent en colocation (avec des parents ou des amis), en établissement de soin, en habitation mobile voire sans abri, ou plus minoritairement encore, en prison. Ainsi, parmi les NEET, figurent des jeunes ayant des problèmes de santé ou des parcours de vie marginaux impliquant des difficultés d’insertion sociale.
Les soins (santé) deuxième point de similitude
La santé constitue l’un des principaux déterminants des inégalités sociales en France, ainsi que l’ont constaté les pouvoirs publics dans la dernière Stratégie Nationale de Santé 20182022 . En 2014, une personne sur quatre déclare avoir renoncé à au moins un soin dans l’année pour des raisons financières. Ce taux est largement plus élevé chez les jeunes peu qualifiés sans emploi ni formation (28% contre 18% en moyenne). Pour les jeunes en situation de précarité, à faibles revenus et/ou encore non autonomes, l’accès aux soins peut devenir critique. Le manque d’information aggrave ce « détachement » de la jeunesse vis – à vis des questions de santé. Parmi les jeunes les plus précaires, certains ignorent quelles sont les conditions pour accéder à une couverture maladie complémentaire (CMU-C), voire même l’existence de la CMU-C.
Les difficultés de l’accompagnement et le rapport à l’adulte de ces jeunes en rupture, troisième similitude. Au-delà de l’importance des carences familiales durant l’enfance qui sont souvent observées, nous percevons aussi toute la difficultés qui nous attend pour la mise en place d’un suivi régulier de ces jeunes en rupture et en particulier à leur adhésion et faire alliance avec les institutions d’aide et accompagnements.
Notre projet CEP Oasis est innovant et se veut expérimental et reproductif sur le plan régional, car il a vocation à apporter de nouvelles réponses territoriales à ces jeunes, qui, à la sortie d’un centre de placement éducatif ou en rupture, n’ont aucune réelle perspective d’insertion citoyenne et professionnelle. Ces réponses multisectorielles seront proposées sous forme de sections autonomes, et comprenant 52 unités à multiples entrées permanentes. Ces ateliers CEP sont donc adaptatifs et présentent des contenus éducatifs de la formation professionnelle, et des actions concourant au bien-être physique et psychique. La finalité restant l’insertion sociale et autonomie à la majorité.
M. Laurent ROBERT
Coordinateur du projet Oasis